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L’hépatite D, un virus qui en utilise d’autres

 

 

 

 

 

 

 

L’hépatite D, un virus qui en utilise d’autres

16 MAI 2019 | PAR INSERM (SALLE DE PRESSE) | IMMUNOLOGIE, INFLAMMATION, INFECTIOLOGIE ET MICROBIOLOGIE | TECHNOLOGIE POUR LA SANTE

Si la plupart des virus sont capables de se répliquer seuls dans les cellules qu’ils infectent, ce n’est pas le cas du virus de l’hépatite D (VHD). Celui-ci a besoin que le virus de l’hépatite B (VHB) co-infecte une cellule afin de se transmettre à d’autres cellules. En effet, le VHD ne possède pas de gènes codant les protéines d’enveloppe virale sans lesquelles il est incapable de sortir d’une cellule pour en infecter une autre, mais utilise celles du VHB. Cette interaction, rare au sein des virus animaux, fait l’objet d’une étude de l’équipe de François-Loïc Cosset, directeur de recherche CNRS au Centre International de Recherche en Infectiologie (CIRI, CNRS/ENS Lyon/Université Claude Bernard – Lyon 1/Inserm). Ces recherches, soutenues par l’ANRS, démontrent dans un modèle de souris au foie humanisé, que le VHD est capable in vitro et in vivo d’utiliser l’enveloppe d’autres virus que celle du VHB, comme celle du virus de l’hépatite C et de virus d’autres genres, comme celui de la dengue. Ces résultats sont parus le 8 mai 2019 dans Nature Communications.

Le virus de l’hépatite D (VHD) a été découvert il y a 40 ans chez des patients préalablement diagnostiqués comme atteints d’hépatite B (VHB). Cette co-infection virale s’est rapidement révélée nécessaire pour le VHD, celui-ci étant incapable d’infecter seul d’autres cellules.

En effet, son génome ne contient pas les gènes nécessaires à la production d’une enveloppe virale, élément entourant le virus et lui permettant de sortir de la cellule pour en infecter d’autres (figure 1). Un tel virus, nécessitant une co-infection pour se multiplier, est dit « satellite ». L’infection par le VHD est responsable de symptômes plus marqués que lors d’une infection par le VHB seul, mais, si à présent ce virus a été sujet de plusieurs études, son origine reste à ce jour inconnue.
 

Figure 1 : Utilisation des enveloppes virales par le VHD. Les gènes du VHD ne codent que pour ses ribonucléoprotéines (RNP), d’où son besoin d’utiliser des enveloppes de virus différents pour former une particule virale complète. Les particules dites « conventionnelles » sont celles utilisant l’enveloppe du VHB, alors que l’existence des particules « non conventionnelles », c’est-à-dire utilisant l’enveloppe d’un autre virus, est montrée dans ce travail.

Une étude menée par l’équipe de François-Loïc Cosset au Centre International de Recherche en Infectiologie (CIRI) à Lyon, soutenue par l’ANRS et le LabEx ECOFECT, publiée le 8 mai 2019 dans Nature Communications s’intéresse à l’utilisation par le VHD de l’enveloppe d’autres virus que celle du VHB, notamment virus de l’hépatite C (VHC) et virus de la dengue. Dans ce travail, les chercheurs montrent in vitro que des cellules infectées à la fois par le VHD et des virus différents du VHB et formant des enveloppes permettent la production de VHD fonctionnel et infectieux. Ce dernier a donc été capable d’utiliser l’enveloppe d’un autre virus et de se propager indépendamment du VHB.

Ces résultats sont validés in vivo dans un modèle de souris au foie humanisé, dans lequel la co-infection du VHD avec le VHC lui permet de se multiplier. Ce dernier, d’une famille différente du VHB, illustre et prouve la capacité qu’a le VHD à utiliser des enveloppes de virus variés pour créer des particules virales infectieuses.

Les chercheurs concluent que « Le VHD est capable d’être le satellite de virus de familles différentes du VHB, ce qui ouvre la possibilité qu’il puisse s’associer avec d’autres virus humains. Ainsi, des nouveaux scénarios de pathogénèse et des modes de transmission différents, jusqu’à présent inenvisageables, sont possibles et doivent être recherchés. » Suite à ce travail, l’équipe souhaite vérifier ces hypothèses à partir d’échantillons issus de cohortes de patients infectés par le VHD afin de saisir l’ampleur de ce mécanisme chez l’humain.

 


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Dans le cerveau des procrastinateurs

 

 

 

 

 

 

 

Dans le cerveau des procrastinateurs

11 OCT 2022 | PAR INSERM (SALLE DE PRESSE) | NEUROSCIENCES, SCIENCES COGNITIVES, NEUROLOGIE, PSYCHIATRIE


Afin de décrypter le comportement de procrastination, une équipe de recherche a mené une étude auprès de 51 participants. © Adobe Stock

Une équipe de chercheurs et chercheuses de l’Inserm, du CNRS, de Sorbonne Université et de l’AP-HP au sein de l’Institut du Cerveau à Paris vient de décrypter comment notre cerveau se comporte lorsque nous procrastinons. L’étude, menée chez l’humain, combine imagerie fonctionnelle et tests comportementaux et a permis aux scientifiques d’identifier une région du cerveau où se joue la décision de procrastiner : le cortex cingulaire antérieur. L’équipe a également mis au point un algorithme permettant de prédire la tendance à la procrastination des participants. Ces travaux sont publiés dans Nature Communications.

La procrastination, ou tendance à reporter des tâches qui nous incombent, constitue une expérience – souvent inconfortable voire culpabilisante – que nombre d’entre nous ont déjà éprouvée. Pourquoi alors, et dans quelles conditions, notre cerveau nous pousse-t-il à procrastiner ? Pour répondre à cette question, une équipe dirigée par Mathias Pessiglione, chercheur Inserm et Raphaël Le Bouc, neurologue à l’AP-HP, au sein de l’Institut du Cerveau (Inserm/CNRS/Sorbonne Université/AP-HP) a mené une étude auprès de 51 participants.

Afin de décrypter le comportement de procrastination, ces individus ont participé à un certain nombre de tests durant lesquels leur activité cérébrale était enregistrée par IRM. Chaque participant devait d’abord attribuer de manière subjective une valeur à des récompenses (des gâteaux, des fleurs…) et à des efforts (mémoriser un chiffre, faire des pompes…). Il leur a ensuite été demandé d’indiquer leurs préférences entre obtenir une petite récompense rapidement ou une grande récompense plus tard, ainsi qu’entre un petit effort à faire tout de suite ou un effort plus important à faire plus tard.

Les données d’imagerie ont révélé l’activation au moment de la prise de décision d’une région cérébrale appelée cortex cingulaire antérieur. Cette région a pour rôle d’effectuer un calcul coût-bénéfice en intégrant les coûts (efforts) et les bénéfices (récompenses) associés à chaque option.

La tendance à la procrastination a ensuite été mesurée par deux types de tests. Dans le premier, les participants devaient décider soit de produire un effort le jour même pour obtenir immédiatement la récompense associée, soit de produire un effort le lendemain et de patienter jusque-là pour obtenir la récompense. Dans le second, à leur retour chez eux, les participants devaient remplir plusieurs formulaires assez fastidieux et les renvoyer sous un mois maximum pour être indemnisés de leur participation à l’étude.

Les données fournies par les tests réalisés en IRM ont servi à alimenter un modèle mathématique dit « neuro-computationnel » de prise de décision, mis au point par les chercheurs.

« Notre modèle prend en compte les coûts et les bénéfices d’une décision, mais intègre également les échéances auxquelles ils surviennent, explique Raphaël Le Bouc. Par exemple, pour une tâche comme faire la vaisselle, les coûts sont liés à l’aspect long et rébarbatif de la corvée et les bénéfices au fait que l’on retrouve à son issue une cuisine propre. Laver la vaisselle est dans l’instant très pénible ; envisager de le faire le lendemain l’est un peu moins. De même, être payé immédiatement après un travail est motivant, mais savoir qu’on sera payé un mois plus tard l’est beaucoup moins. On dit que ces variables, le coût des efforts comme la valeur des récompenses, s’atténuent avec le délai, au fur et à mesure qu’ils s’éloignent dans le futur », ajoute le chercheur.

Ainsi, plus l’échéance est lointaine, moins l’effort paraît coûteux et moins la récompense paraît gratifiante.

« La procrastination pourrait être spécifiquement liée à l’impact du délai sur l’évaluation des tâches exigeant un effort. Plus précisément, elle peut s’expliquer par la tendance de notre cerveau à décompter plus vite les coûts que les récompenses », conclut Mathias Pessiglione.

À partir des informations sur l’activité de leur cortex cingulaire antérieur et des données recueillies lors des tests comportementaux, les chercheurs ont établi un profil motivationnel pour chacun des participants. Ce profil décrivait leur attirance pour les récompenses, leur aversion à l’effort, et leur tendance à dévaluer les bénéfices et les coûts avec le délai. Ce profil permettait donc d’estimer la tendance à procrastiner pour chacun des participants. Une fois alimenté avec les données spécifiques à chacun de ces profils, leur modèle s’est révélé capable de prédire le délai mis par chaque participant à renvoyer le formulaire rempli.

Ces recherches pourraient aider à développer des stratégies individuelles pour ne plus repousser sans cesse des corvées qui sont pourtant à notre portée. Elles permettraient ainsi d’éviter les effets pernicieux de la procrastination dans des domaines aussi variés que l’enseignement, l’économie et la santé.

 

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Bénéfices cérébraux liés au sport : rien ne sert de courir ?

 

 

 

 

 

 

 

Bénéfices cérébraux liés au sport : rien ne sert de courir ?

*         PUBLIÉ LE : 25/04/2024 TEMPS DE LECTURE : 4 MIN ACTUALITÉ, SCIENCE
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À Dijon, une équipe de recherche a confirmé qu’à l’instar de l’activité physique, la stimulation des muscles par un courant électrique induit la production d’un facteur bénéfique au fonctionnement du cerveau. En décrivant les mécanismes biologiques sous-jacents, les chercheurs ouvrent des perspectives intéressantes pour les personnes qui sont en incapacité de faire du sport.
Si nous savons tous que l’activité physique est bonne pour la santé physique, cardiovasculaire et métabolique, son intérêt pour la santé mentale et cérébrale est moins bien connu. Philippe Garnier, enseignant à l’université de Bourgogne et chercheur dans une unité Inserm, étudie les mécanismes biologiques qui expliquent le bénéfice de l’exercice sur le cerveau. Il s’intéresse particulièrement au BDNF (brain-derived neurotrophic factor), une protéine de la famille des « neurotrophines » qui favorisent la santé et le bon fonctionnement des neurones. Dans des travaux antérieurs, le chercheur et son équipe ont montré qu’un seuil minimal d’intensité physique est nécessaire pour soutenir sa production. Malheureusement, ce niveau d’activité peut être difficile, voire impossible à atteindre pour de nombreuses personnes, notamment parmi les plus âgées ou celles en situation de handicap physique. « Des séances d’électromyostimulation (EMS, ou stimulation électrique neuromusculaire), leur sont parfois proposées : elles consistent à appliquer des électrodes externes en regard des muscles, afin d’induire des contractions musculaires involontaires lorsqu’un courant les traverse. Mais le bénéfice cérébral de ces séances n’a jamais été étudié », explique le chercheur. Avec Rémi Chaney, doctorant dans son équipe, il a donc mis en place une série d’expériences pour savoir si ce substitut passif à l’activité physique pouvait lui aussi conduire à une production de BDNF. En premier lieu, un protocole d’électromyostimulation efficace au niveau musculaire a été mis au point chez des volontaires en bonne santé.

Une élévation du taux de BDNF dans l’hippocampe
Les paramètres de la stimulation électrique ont été calibrés pour obtenir une activité musculaire aussi intense sur le plan biologique que celle nécessaire à la production de BDNF lors d’un exercice classique comme le jogging (rythme cardiaque, pression artérielle, saturation sanguine en oxygène). Avant et après la séance, les participants ont répondu à un questionnaire pour mesurer leur humeur et réalisé un test cognitif (test d’attention sélective de Stroop). Leurs résultats ont été comparés à ceux d’un groupe de témoins restés au repos. « Cette première étape a permis de confirmer que la séance d’électromyostimulation permet de réduire légèrement l’anxiété et d’améliorer les performances cognitives, comme nous l’observons après une séance d’activité physique », explique le chercheur. Des bénéfices qui suggèrent indirectement qu’une production de BDNF a été favorisée par l’électromyostimulation. Pour s’en assurer, le protocole a été transposé chez le rat : dans ce modèle, les chercheurs ont pu confirmer que l’électromyostimulation provoque une élévation du taux de BDNF dans l’hippocampe, une zone cérébrale essentielle à la mémoire et l’apprentissage.
« Nous savons que la production cérébrale de BDNF en réponse à l’activité physique découle de trois mécanismes complémentaires, commente Philippe Garnier. Il existe une synthèse neuronale directe, une production par la paroi interne des vaisseaux cérébraux secondaire à l’augmentation du débit sanguin local, et enfin une production de BDNF par le biais de molécules libérées dans la circulation sanguine par les muscles en contraction. Mais chez le rat soumis à la stimulation électrique, aucun des deux premiers mécanismes n’a pu être mis en évidence : il est donc probable que, dans ce contexte, l’augmentation de BDNF repose sur le métabolisme musculaire. »
Pour le confirmer, l’équipe dijonnaise a recherché des molécules qui pourraient être à l’œuvre dans ce processus. À l’issue des séances d’électromyostimulation, ils ont observé que l’élévation du taux sanguin du lactate, un des produits issus du métabolisme des muscles, était corrélé à l’augmentation de BDNF au niveau cérébral. « Par ailleurs, le taux de SIRT1, une enzyme cérébrale connue pour stimuler la production du BDNF sous l’action du lactate, était nettement augmenté quatre heures après l’électromyostimulation. »

Un effet médié par la production musculaire de lactate
Ce travail suggère donc que le bénéfice cérébral de l’exercice physique pourrait être en partie reproduit par une séance de stimulation électrique de durée et d’intensité adaptée, grâce à la libération musculaire de lactate qu’elle provoque. Le chercheur souhaite confirmer ce résultat en s’assurant que la production de BDNF est stoppée lorsque la diffusion du lactate dans le cerveau des rats est inhibée par des molécules pharmacologiques. Il souhaite aussi comparer les effets d’un protocole d’électromyostimulation appliqué quotidiennement pendant une semaine à ceux d’un exercice physique classique équivalent, pour savoir si les taux de BDNF induits par les deux méthodes sont comparables. « Enfin, il serait intéressant d’injecter du lactate aux animaux, afin de voir si cette substance est capable de conduire directement à l’augmentation de l’expression de SIRT1 et donc à la synthèse de BDNF », complète le chercheur.
Sur le plan clinique, deux questions doivent aussi être élucidées. La première concerne la masse musculaire nécessaire pour obtenir un effet bénéfique. « Nous avons conduit cette étude sur le quadriceps, un ensemble de muscles localisés de la partie antérieure de la cuisse qui constitue l’un des plus gros groupes musculaires de notre organisme. Mais il serait intéressant de savoir si ce protocole peut favoriser la production de BDNF lorsqu’il est appliqué à un muscle plus petit. » L’objectif est donc d’évaluer s’il existe une relation entre le volume de muscle mobilisé et le taux de BDNF produit. Enfin, ce protocole a été établi avec des personnes en bonne santé et sportives. Le tissu musculaire de patients alités, incapables de faire des exercices classiques, reste-t-il capable de se comporter de façon comparable ? Produit-il du lactate dans des proportions équivalentes ? Le chercheur et son équipe souhaitent conduire une étude clinique, en collaboration avec un service hospitalier, pour le vérifier.

Philippe Garnier est chercheur dans l’unité Cognition action et plasticité sensori-motrice (CAPS, unité 1093 Inserm/Université de Bourgogne) à Dijon.

Source : Rémi Chaney et coll. Cerebral Benefits Induced by Electrical Muscle Stimulation : Evidence from a Human and Rat Study. Int. J. Mol. Sci., 4 février 2024 ; doi :10.3390/ijms25031883

 

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Sepsis : une thérapie cellulaire pour réparer les séquelles musculaires

 





 

 

 

 

 

Sepsis : une thérapie cellulaire pour réparer les séquelles musculaires

Des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’université Paris-Descartes, du Centre hospitalier Sainte-Anne et du CNRS publient dans Nature Communications une étude dévoilant les atteintes musculaires sévères provoquées par le sepsis, ou septicémie, expliquant les lourdes séquelles des patients après la réanimation. Ils proposent une approche thérapeutique aux premiers résultats très encourageants, fondée sur la greffe de cellules souches mésenchymateuses, et permettant de restaurer, chez l’animal, les capacités musculaires.


Le sepsis, est une réponse inflammatoire généralisée de l’organisme, en réaction à une infection sévère. Mal connu du grand public, c’est une maladie très fréquente qui touche 28 millions de personnes dans le monde chaque année, et qui est responsable de 8 millions de décès. Si, grâce aux progrès de la médecine et notamment de la réanimation, la mortalité liée au sepsis diminue – en France, elle est néanmoins de 27%, et dans sa forme la plus grave, le choc septique, elle peut atteindre 50% - les patients qui survivent présentent de graves séquelles, notamment neurologiques et musculaires, qui les handicapent lourdement et les empêchent durablement de retrouver une vie active normale. Avec le vieillissement de la population, les projections suggèrent un doublement du nombre de cas de sepsis d’ici cinquante ans. Dans ce contexte, la recherche de pistes thérapeutiques constitue un enjeu majeur de santé publique.

Pour mieux comprendre la perte notable des capacités musculaires observée chez les patients, des chercheurs de l’unité d’Histopathologie humaine de l’Institut Pasteur, dirigée par le Pr Fabrice Chrétien*, en collaboration avec le groupe de recherche mené au sein de l’unité Cellules souches et développement (Institut Pasteur/CNRS) par Miria Ricchetti, se sont intéressés aux conséquences du sepsis sur les cellules souches - dites cellules satellites - à l’origine des cellules des muscles des membres notamment. Ils ont observé chez la souris que ces cellules souches voyaient la masse de leurs mitochondries chuter drastiquement. Ces petits organites constituent les centrales énergétiques de la cellule : elles produisent l’ATP, la molécule-carburant nécessaire à toute réaction chimique. Les scientifiques ont ainsi montré qu’après un sepsis, les quelques mitochondries subsistant dans les cellules satellites leur permettaient tout juste de maintenir un fonctionnement minimal de survie, mais n’étaient pas suffisantes pour assurer leur division et leur différenciation en cellules musculaires en
* chef du service de Neuropathologie du Centre hospitalier Sainte Anne, Université Paris-Descartes
cas de besoin (croissance musculaire, réparation et maintenance). Cette atteinte, précoce et durable, empêche l’organisme de restaurer les fonctions musculaires et explique le déficit musculaire persistant observé chez les patients.

Ces travaux ont amené les chercheurs à envisager le recours à la greffe de cellules souches dites mésenchymateuses comme piste thérapeutique. Aisément cultivables en laboratoire, ces cellules sont connues pour leurs propriétés immunomodulatrices, ce qui en fait d’excellentes candidates à la greffe dans le cadre de thérapies cellulaires visant à réparer des lésions d’origine dégénérative ou traumatique. Fabrice Chrétien et son équipe ont ainsi pu montrer, sur un modèle murin, qu’une greffe de cellules souches mésenchymateuses effectuée après un choc septique directement au niveau intramusculaire permettait de diminuer le niveau d’inflammation globale et les symptômes associés : fièvre, atonie (absence de tonus), circulation des cytokines, les molécules inflammatoires etc. Grâce à une analyse histologique après la greffe, ils ont pu mettre en évidence que les cellules souches mésenchymateuses venaient supporter les cellules satellites en souffrance sans s’y substituer. Ensuite, elles étaient éliminées par l’organisme, alors que la greffe permettait de restaurer pleinement les dysfonctions mitochondriales et les capacités métaboliques et de division des cellules satellites.
Après ces résultats encourageants, les chercheurs espèrent maintenant pouvoir poursuivre leurs investigations chez l’Homme. La première phase des travaux, qui devrait permettre de vérifier si les mêmes atteintes tissulaires sont observées chez les patients, devrait pouvoir débuter prochainement.
Icono : tissu musculaire après sepsis. En rose, les fibres musculaires. Les espaces plus clairs entre les fibres correspondent aux défauts de régénération du muscle. © Institut Pasteur

En savoir plus
 Lire la fiche sur le sepsis : http://www.pasteur.fr/fr/institut-pasteur/presse/fiches-info/sepsis-septicemie-0
 Site web de TRIGGERSEP, réseau rassemblant chercheurs, cliniciens, statisticiens et experts dans le domaine du sepsis :
http://www.fcrin.org/support-outils/triggersep-sepsis#

Source
Sepsis induces long-term metabolic and mitochondrial muscle stem cell dysfunction amenable by mesenchymal stem cell therapy, Nature Communications, 15 décembre 2015.
P. Rocheteau †(1), L. Chatre †(2,3), D. Briand (1), M. Mebarki (1), G. Jouvion (1), J. Bardon (1), C. Crochemore (2,3), P. Serrani (1), P. P. Lecci (1), M. Latil (1), B. Matot (4,5), P. G. Carlier (4,5), N. Latronico (6), C. Huchet (7), A. Lafoux (7), T. Sharshar (1,8,9,10), M. Ricchetti (2,3) and F. Chrétien* (1,10,11,12)
† ces auteurs ont contribué à part égale.
(1) Institut Pasteur Human Histopathology and Animal Models Unit, Infection and Epidemiology Department, Paris, France
(2) Institut Pasteur, Stem Cells and Development, Dept. of Developmental and Stem Cell Biology, Paris, France (3) CNRS UMR 3525, Team Stability of Nuclear and Mitochondrial DNA
(4) Institute of Myology, NMR Laboratory, Paris France
(5) CEA, I2BM, MIRCen, NMR Laboratory, Paris, France
(6) Anesthesia and reanimation department, Department of surgery, University of Brescia, Italy
(7) INSERM UMR1087/ CNRS UMR6291, Institut du Thorax, Therassay, Université de Nantes, Faculté des Sciences et des Techniques, Nantes, F44322, France.
(8) Service de réanimation médico-chirurgicale adulte, Hôpital Raymond Poincaré, Garches, France
(9) Université Versailles Saint Quentin, France
(10) TRIGGERSEP, F-CRIN Network, France
(11) Laboratoire de Neuropathologie, Centre Hospitalier Sainte Anne, Paris, France
(12) Paris Descartes University, Sorbonne Paris Cité, Paris France
Contacts
Service de presse de l’Institut Pasteur
Marion Doucet – presse@pasteur.fr – 01 45 68 89 28

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