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ANOREXIE

 

 

 

 

 

 

 

ANOREXIE

Diminution ou arrêt de l’alimentation par perte d’appétit.
Il existe plusieurs grandes situations d’anorexie.


1. ANOREXIE MODÉRÉE ET TRANSITOIRE

La perte modérée et transitoire de l’appétit (→ faim, → satiété), pour tout type d’alimentation ou pour des aliments spécifiques comme la viande, est fréquente et banale au cours des maladies infectieuses aiguës comme, par exemple, la grippe et les syndromes grippaux, l’hépatite A, l’angine, la pneumonie aiguë, la gastro-entérite ou les fièvres éruptives chez le jeune enfant.

On la rencontre aussi au cours de maladies infectieuses chroniques comme la tuberculose, l’hépatite B, le sida déclaré, les parasitoses digestives.
Cette perte d’appétit accompagne de nombreuses maladies au long cours comme les cancers, l’insuffisance rénale ou hépatique, l’alcoolisme chronique et les toxicomanies.
2. ANOREXIE SÉVÈRE ET DURABLE

Une perte plus sévère et durable de l’appétit sans cause organique déclenchante s’observe aux âges extrêmes de la vie, chez le nourrisson et chez les personnes très âgées (→ vieillesse).

Elle accompagne surtout divers troubles psychiatriques, notamment la dépression dont elle est un symptôme habituel; et la maladie d’Alzheimer. À plus court terme, toutes les situations de stress aigu peuvent provoquer une anorexie d’intensité et de durée variables : deuil, divorce, perte d’emploi, accident de la vie, etc.

3. ANOREXIE MENTALE
Le refus de manger malgré la faim, dont la sensation persiste longtemps, caractérise l’anorexie mentale qui débute habituellement dès l’adolescence chez la jeune fille (90 % des cas contre 10 % de garçons) et qui constitue une maladie à part entière. Une forme d’anorexie mentale se voit aussi chez le nourrisson entre 8 et 20 mois.
Pour en savoir plus, voir les articles anorexie mentale, anorexie du nourrisson.

anorexie mentale
Refus conscient et volontaire, plus ou moins systématique, de s’alimenter.
L’anorexie mentale, décrite au xixe siècle sous le nom d’anorexie nerveuse, est un trouble sévère du comportement alimentaire qui se déclare le plus souvent à l’adolescence et touche, dans plus de 90 % des cas, des jeunes filles ou jeunes femmes. Il ne s’agit pas d’une perte d’appétit car la faim persiste durant plusieurs années, mais d’un refus conscient et volontaire de se nourrir, longtemps dissimulé à la famille ou justifié par de multiples prétextes.

L’anorexique, fille ou garçon, est obsédé par son poids et son apparence physique, chassant la moindre trace de graisse sous-cutanée ou la moindre rondeur. C’est une personnalité souvent brillante sur le plan intellectuel, très active et bien insérée sur le plan scolaire ou professionnel.
Pour en savoir plus, voir l'article alimentation, anorexie.

1. LES CAUSES PROFONDES DE L'ANOREXIE MENTALE
Les facteurs qui prédisposent à l’anorexie mentale sont l'appartenance au sexe féminin ou, chez les garçons, la profession (danseur, jockey, mannequin), mais aussi la génétique. En effet, le risque est multiplié par 10 quand un parent a été touché et il existe une concordance beaucoup plus forte chez les vrais jumeaux que chez les faux jumeaux.
La majorité des anorexiques ont, bien avant les troubles alimentaires, une personnalité insatisfaite d’elle même avec une faible estime de soi, plutôt introvertie dans la forme restrictive pure et extravertie dans la forme anorexie/boulimie, perfectionniste, avec une volonté de tout maîtriser et une intolérance à l’échec même relatif dans les études comme dans les loisirs.
Les facteurs extérieurs sont la forte pression culturelle et sociale ayant instauré un véritable culte de la minceur et un rejet des rondeurs. L’anorexie mentale est rare en dehors du monde occidental suralimenté et sa fréquence dans les populations immigrées, venues de pays pauvres où la maigreur est un signe de mauvaise santé et de faible fécondité, ne rejoint celle du pays d’accueil qu’à la troisième génération.

2. LES FACTEURS DÉCLENCHANTS DE L'ANOREXIE MENTALE
L’entrée dans l’anorexie est un phénomène lent et progressif au départ duquel on retrouve souvent un événement marquant : la puberté et ses transformations physiques et psychiques, les premiers émois ou échecs amoureux, le deuil (d'une grand-mère par exemple), la séparation des parents, un déménagement, une prise de poids involontaire et un premier régime.
La pression sociale sur le poids se traduit par des réflexions ou des moqueries de la famille, de l’entourage scolaire ou sportif, la lecture de multiples articles conseillant tel ou tel régime pour atteindre le « poids idéal » ou la ressemblance avec tel ou tel modèle féminin. Les premières privations provoquent une sensation de bien-être digestif et de légèreté physique et morale renforcée par les observations flatteuses de l’entourage : le processus enclenché va se renforcer et perdurer.

3. LES SIGNES ET LES SYMPTÔMES DE L'ANOREXIE MENTALE
L’anorexie est longtemps difficile à repérer car très bien dissimulée par de multiples subterfuges utilisés pour ne plus passer à table en famille ou pour en sortir rapidement, par exemple en prétextant le fait d’avoir fait la cuisine et d’en avoir goûté les plats ou d’être débordé par le travail scolaire et les activités extérieures.
Quatre critères servent de base au diagnostic d’anorexie mentale :
• le refus de maintenir un poids corporel normal ;
• la peur phobique de prendre du poids avec pesée une ou plusieurs fois par jour ;
• l’altération de l’image de son propre corps ;
• l’arrêt des règles.
On distingue alors deux grandes formes de la maladie :
• l’anorexie restrictive pure, souvent associée à une activité physique intense ;
• l’anorexie avec boulimie, marquée par des crises incontrôlables, brèves et intenses, d’ingestion massive d’aliments et de boissons (→ boulimie) suivies d’un fort sentiment de culpabilité avec vomissements provoqués et prises de diurétiques et de laxatifs.
La dépression qui peut aller jusqu’au suicide, l’anxiété et la peur du contact avec les autres, les idées obsédantes et les comportements compulsifs, les addictions (tabac, alcool, cannabis ou autre stupéfiant) sont des troubles souvent associés à l’anorexie mentale sans en être un signe direct. Ils peuvent néanmoins attirer l’attention quand ils sont associés à une perte de poids en apparence inexpliquée.

4. LE TRAITEMENT ET LE PRONOSTIC DE L'ANOREXIE MENTALE
Les multiples conséquences physiques et psychiques font de l’anorexie une maladie grave qui impose une prise en charge spécialisée, dans une « Maison des Adolescents », par exemple. La prise en charge sera multidisciplinaire, assurée par une équipe qui comprend le médecin traitant, un médecin interniste pour les conséquences organiques, un psychothérapeute pour mieux gérer le quotidien, un psychiatre pour gérer les aspects psychiques profonds, un diététicien et, si possible, la participation à un groupe de parole. L’équipe établit un programme individualisé et coordonné au sein d’une consultation hospitalière.
Il n’existe aucun médicament spécifique de l’anorexie mentale. L’hospitalisation n’est indiquée que dans les périodes les plus aiguës ou difficiles de l’anorexie.
Le pronostic de l’anorexie mentale, bien que nettement meilleur qu’au temps de la seule prise en charge psychanalytique, reste inquiétant avec seulement 30 à 40 % de guérison, 30 à 35 % d’amélioration relative, mais aussi 30 à 40 % d’échec total et 7 à 10 % de décès dus aux complications physiques de la dénutrition ou au suicide.

anorexie du nourrisson

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».
Trouble de l'alimentation assez fréquent chez l'enfant de 3 à 24 mois.

L'anorexie du nourrisson, d'une intensité et d'une durée limitées, passe le plus souvent inaperçue.

ANOREXIE COMMUNE
C'est une forme accentuée du refus alimentaire. Elle fait le plus souvent suite à une réponse mal adaptée de l'entourage face à ce refus soudain. Elle est souvent liée à un événement de la vie de l'enfant : poussée dentaire, sevrage, maladie infectieuse (rhinopharyngite, par exemple), naissance d'un frère ou d'une sœur, reprise du travail de l'un des parents, conflits familiaux. Le nourrisson anorexique, s'il refuse de manger aux repas, grignote néanmoins dans la journée et accepte toujours de boire. Les parents tentent souvent de le forcer à manger par toutes sortes de moyens : jeux, histoires, promesses, intimidation. Le conflit s'envenime d'autant plus qu'il n'est pas rare que le nourrisson s'alimente normalement chez d'autres personnes (nourrice, grands-parents ou à la crèche).
Après un examen clinique éliminant l'éventualité d'une maladie organique curable, le médecin aide les parents à dédramatiser la situation et fournit des conseils adaptés au fonctionnement familial et au stade de développement de l'enfant : présenter les aliments et les retirer sans commentaires en cas de refus, laisser le nourrisson manger avec ses doigts, assouplir les horaires de ses repas, jouer davantage avec lui, etc. La plupart des anorexies communes ne durent pas si elles sont traitées rapidement. La prise de poids reste faible mais va en augmentant. Toutefois, le diagnostic doit être remis en question en cas d'amaigrissement persistant.

ANOREXIE SÉVÈRE
Plus rare, elle peut apparaître quelques jours après la naissance. Le nourrisson présente un retard pondéral important et sa courbe de poids est "cassée". Son développement psychomoteur et cognitif (acquisition des connaissances) est ralenti. Trois diagnostics peuvent être évoqués:
— une anorexie commune mal traitée peut se muer en une anorexie sévère si la relation parent-enfant devient fortement perturbée;
— l'anorexie sévère peut être la conséquence d'une maladie organique. Le refus alimentaire n'entre plus alors dans le cadre de troubles comportementaux mais plutôt dans celui d'une disparition de la sensation de faim, liée à la pathologie ;
— l'anorexie sévère peut enfin révéler un trouble psychopathologique grave. Elle est alors associée à d'autres symptômes tels que troubles du sommeil, irrégularité des acquisitions psychomotrices et cognitives, comportements anormaux (apathie et agressivité), communication et socialisation perturbées.
L'anorexie sévère du nourrisson nécessite une prise en charge à la fois somatique et psychopathologique.

 

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Consommation d’aliments ultra-transformés et risque de cancer

 

 

 

 

 

 

 

Consommation d’aliments ultra-transformés et risque de cancer

COMMUNIQUÉ | 15 FÉVR. 2018 - 10H05 | PAR INSERM (SALLE DE PRESSE)

SANTÉ PUBLIQUE

Une nouvelle étude associant des chercheurs de l’Inserm, de l’Inra et de l’Université Paris 13 (Centre de recherche épidémiologie et statistique Sorbonne Paris Cité, équipe EREN) suggère une association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le sur-risque de développer un cancer. Au total, 104 980 participants de la cohorte française NutriNet-Santé ont été inclus. Au cours du suivi (8 ans), 2 228 cas de cancers ont été diagnostiqués et validés. Une augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire s’est révélée être associée à une augmentation de plus de 10% des risques de développer un cancer au global et un cancer du sein en particulier. Parmi les différentes hypothèses qui pourraient expliquer ces résultats, la moins bonne qualité nutritionnelle globale des aliments ultra-transformés ne serait pas la seule impliquée, suggérant des mécanismes mettant en jeu d’autres composés (additifs, substances formées lors des process industriels, matériaux au contact des aliments, etc.). Ces résultats doivent donc être considérés comme une première piste d’investigation dans ce domaine et doivent être confirmés dans d’autres populations d’étude. Notamment, le lien de cause à effet reste à démontrer. Cette étude est publiée le 15 février 2018 dans le British Medical Journal.

Durant les dernières décennies, les habitudes alimentaires se sont modifiées dans le sens d’une augmentation de la consommation d’aliments ultra-transformés qui contribuent aujourd’hui à plus de la moitié des apports énergétiques dans de nombreux pays occidentaux. Ils se caractérisent souvent par une qualité nutritionnelle plus faible, mais aussi par la présence d’additifs alimentaires, de composés néoformés et de composés provenant des emballages et autres matériaux de contact.
Des études récentes ont montré des associations entre la consommation d’aliments ultra-transformés et un risque accru de dyslipidémies, de surpoids, d’obésité, et d’hypertension artérielle. Toutefois, aucune étude n’a porté sur le risque de cancer, alors que des expérimentations chez l’animal suggèrent de potentiels effets cancérogènes de plusieurs composants habituellement présents dans les aliments ultra-transformés.

Au total, 104 980 participants de la cohorte française NutriNet-Santé (suivis entre 2009 et 2017) ont été inclus. Les données alimentaires ont été recueillies à l’entrée dans l’étude à l’aide d’enregistrements de 24h répétés, conçus pour évaluer la consommation habituelle des participants pour 3300 aliments différents. Ceux-ci ont été classés en fonction de leur degré de transformation par la classification NOVA (voir encadré ci-dessous).
Au cours du suivi, 2 228 cas de cancers ont été diagnostiqués et validés. Une augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire s’est révélée être associée à une augmentation de plus de 10% des risques de développer un cancer au global et un cancer du sein en particulier. Ces résultats étaient significatifs après prise en compte d’un grand nombre de facteurs sociodémographiques et liés au mode de vie, et également en tenant compte de la qualité nutritionnelle de l’alimentation. Ceci suggère que la moins bonne qualité nutritionnelle globale des aliments ultra-transformés ne serait pas le seul facteur impliqué dans cette relation.
Ces résultats doivent être considérés comme une première piste d’investigation dans ce domaine et doivent être confirmés dans d’autres populations d’étude. Notamment, le lien de cause à effet reste à démontrer. De même, d’autres études sont nécessaires afin de mieux comprendre l’impact relatif des différentes dimensions de la transformation des aliments (composition nutritionnelle, additifs alimentaires, matériaux de contact et contaminants néoformés) dans ces relations.

Pour poursuivre ces travaux, l’équipe de recherche lance actuellement un nouveau programme sur les additifs alimentaires, dont l’objectif principal sera d’évaluer les expositions alimentaires usuelles à ces substances et d’étudier leurs effets potentiels sur la santé et la survenue de maladies chroniques. Ceci sera rendu possible grâce à une évaluation précise et répétée de l’exposition alimentaire dans la cohorte NutriNet-Santé (mais également des compléments alimentaires et des médicaments), incluant les marques et noms commerciaux des aliments industriels consommés. Ce dernier point est fondamental pour estimer de manière précise l’exposition aux additifs au niveau individuel étant donné la grande variabilité des compositions entre les marques. Le recrutement de nouveaux volontaires pour participer à l’étude NutriNet-Santé se poursuit. Il suffit pour cela de s’inscrire en ligne (www.etude-nutrinet-sante.fr) et de remplir des questionnaires, qui permettront aux chercheurs de faire progresser les connaissances sur les relations entre nutrition et santé et ainsi d’améliorer la prévention des maladies chroniques par notre alimentation.
 

Définition et exemples d’aliments ultra-transformés
La classification NOVA permet de catégoriser les aliments selon 4 groupes, en fonction de leur degré de transformation industrielle (aliments peu ou pas transformés, ingrédients culinaires, aliments transformés, aliments ultra-transformés). Cette étude portait sur le groupe des «aliments ultra-transformés», qui comprend par exemple les pains et brioches industriels, les barres chocolatées, les biscuits apéritifs, les sodas et boissons sucrées aromatisées, les nuggets de volaille et de poisson, les soupes instantanées, les plats cuisinés congelés ou prêts à consommer, et tous produits transformés avec ajout de conservateurs autre que le sel (nitrites par exemple), ainsi que les produits alimentaires principalement ou entièrement constitués de sucre, de matières grasses et d’autres substances non utilisées dans les préparations culinaires telles que les huiles hydrogénées et les amidons modifiés. Les procédés industriels comprennent par exemple l’hydrogénation, l’hydrolyse, l’extrusion, et le prétraitement par friture. Des colorants, émulsifiants, texturants, édulcorants et d’autres additifs sont souvent ajoutés à ces produits.
Exemples :
-Les compotes de fruits avec seulement du sucre ajouté sont considérées comme des «aliments transformés», tandis que les desserts aux fruits aromatisés avec du sucre ajouté, mais également des agents texturants et des colorants sont considérés comme des «aliments ultra-transformés».
-Les viandes rouges ou blanches salées sont considérées comme des «aliments transformés» alors que les viandes fumées et/ou avec des nitrites et des conservateurs ajoutés, comme les saucisses et le jambon, sont classées comme «aliments ultra-transformés».

-De même, les conserves de légumes uniquement salées sont considérées comme des «aliments transformés» alors que les légumes industriels cuits ou frits, marinés dans des sauces et/ou avec des arômes ou texturants ajoutés (comme les poêlées industrielles de légumes) sont considérés comme des «aliments ultra-transformés».
Source : Monteiro CA, Cannon G, Moubarac JC, Levy RB, Louzada MLC, Jaime PC. The UN Decade of Nutrition, the NOVA food classification and the trouble with ultra-processing. Public Health Nutr 2018;21:5-17. http://dx.doi.org/10.1017/S1368980017000234

 

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Prédire la réponse à l’immunothérapie grâce à l’intelligence artificielle

 

 

 

 

 

 

 

Prédire la réponse à l’immunothérapie grâce à l’intelligence artificielle

COMMUNIQUÉ | 27 AOÛT 2018 - 17H12 | PAR INSERM (SALLE DE PRESSE)

CANCER | TECHNOLOGIE POUR LA SANTE


Oncology établit pour la première fois qu’une intelligence artificielle peut exploiter des images médicales pour en extraire des informations biologiques et cliniques. En concevant et en entrainant un algorithme à analyser une image de scanner, des médecins-chercheurs de Gustave Roussy, CentraleSupélec, l’Inserm, l’Université Paris-Sud et TheraPanacea (spin-off de CentraleSupélec spécialisée en intelligence artificielle pour l’oncologie-radiothérapie et la médecine de précision) ont créé une signature dite radiomique. Cette signature qui définit le niveau d’infiltration lymphocytaire d’une tumeur détermine un score prédictif de l’efficacité de l’immunothérapie chez un patient.    
À terme, le médecin pourrait donc utiliser l’imagerie pour identifier des phénomènes biologiques d’une tumeur située dans n’importe quelle partie du corps sans avoir à réaliser de biopsie.

Jusqu’à présent, aucun marqueur ne permet d’identifier de manière certaine les patients qui vont répondre à une immunothérapie anti-PD-1/PD-L1 permettant de restaurer les fonctions immunitaires contre la tumeur alors que seulement 15 à 30 % des patients répondent au traitement. Sachant que plus l’environnement immunologique d’une tumeur est riche (présence de lymphocytes), plus l’immunothérapie a de chance d’être efficace, les chercheurs ont cherché à estimer cet environnement grâce à l’imagerie pour le corréler à la réponse clinique des patients. C’est l’objectif de la signature radiomique créée et validée par IA de l’étude publiée dans The Lancet Oncology.

Dans cette étude rétrospective, la signature radiomique a été apprise, entrainée et validée sur 500 patients présentant une tumeur solide (toutes localisations) issus de quatre cohortes indépendantes. Elle a été validée au niveau génomique, histologique et clinique ce qui la rend particulièrement robuste.

Dans une démarche basée sur le machine learning, les chercheurs ont d’abord appris à l’algorithme à exploiter les informations pertinentes extraites des scanners de patients inclus dans l’étude MOSCATO* qui comportait aussi les données génomiques tumorales des patients. Ainsi, en se basant uniquement sur des images, l’algorithme a appris à prédire ce que la génomique aurait révélé de l’infiltrat immunitaire tumoral notamment par rapport à la présence de lymphocytes T cytotoxiques (CD8) dans la tumeur et a établi une signature radiomique.  
Cette signature a été testée et validée dans d’autres cohortes dont celle du TCGA (The Cancer Genome Atlas) démontrant ainsi que l’imagerie pouvait prédire un phénomène biologique, à savoir évaluer l’infiltration immunitaire d’une tumeur.
Puis, pour tester la pertinence de cette signature en situation réelle et la corréler à la prédiction de l’efficacité de l’immunothérapie, elle a été évaluée à partir des scanners réalisés avant la mise sous traitement de patients inclus dans 5 essais d’immunothérapie anti-PD-1/PD-L1 de phase I. Les chercheurs ont montré que les patients chez qui l’immunothérapie fonctionnait après 3 et 6 mois présentaient un score radiomique plus élevé, tout comme ceux qui avaient une meilleure survie.
Une prochaine étude clinique consistera à évaluer la signature de manière rétrospective et prospective, d’augmenter le nombre de patients et de les segmenter par type de cancers pour affiner la signature.
Il s’agira aussi d’utiliser des algorithmes plus sophistiqués d’apprentissage automatique et d’intelligence artificielle pour prédire la réponse des patients à l’immunothérapie. Pour cela, les chercheurs comptent sur l’intégration globale de données venant de l’imagerie, de la biologie moléculaire et de l’analyse des tissus. C’est tout l’objet de la collaboration entre Gustave Roussy, l’Inserm, l’Université Paris-Sud, CentraleSupélec et TheraPanacea qui permettra d’identifier les patients qui sont les plus à même de répondre au traitement, et aussi d’améliorer le rapport coût/efficacité de la prise en charge.

*Résultats de l’étude publiés dans Cancer Discovery : https://www.gustaveroussy.fr/fr/cancer-discovery-etude-MOSCATO-interet-des-analyses-genomiques-haut-debit

A propos de la radiomique
En radiomique, on considère que l’imagerie (scanner, IRM, échographie…) ne reflète pas seulement l’organisation et l’architecture des tissus mais aussi leur composition moléculaire ou cellulaire. Cette technique consiste à analyser de manière objective par des algorithmes une image médicale afin d’en extraire des informations invisibles à l’œil nu comme la texture d’une tumeur, son microenvironnement, son hétérogénéité… C’est une approche non invasive pour le patient qui peut être répétée tout au long de la maladie pour suivre son évolution.

 

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LE CERVEAU

 

 

 

 

 

 

 

cerveau

(latin cerebellum, diminutif de cerebrum, cerveau)

Consulter aussi dans le dictionnaire : cerveau
Cet article fait partie du dossier consacré au système nerveux.
Partie antérieure de l'encéphale des vertébrés, formée des hémisphères cérébraux et des structures qui les unissent.

Au sens strict, le cerveau, contenu et protégé par la boîte crânienne, est constitué par les deux hémisphères cérébraux (droit et gauche) et les fibres qui les relient. Dans le langage courant, il est souvent utilisé comme synonyme d'encéphale (l’ensemble des structures du système nerveux central incluses dans la boîte crânienne, soit, en fait : le tronc cérébral, le cervelet et le cerveau proprement dit).

Chacun de nos comportements relève d'une fonction du cerveau. L'esprit, la conscience, la pensée sont des aspects de l'activité cérébrale, comme le sont les actions de courir, de sourire, d'apprendre ou de souffrir. Inversement, les troubles des émotions, de la pensée ou des fonctions perceptives (→ sens) et motrices (→ motricité) caractérisent les maladies psychiques et neurologiques et résultent souvent de lésions, fonctionnelles ou organiques, du cerveau. Quelles règles lient l'anatomie et la physiologie du cerveau aux actions de percevoir ou d'agir ? Cette frontière de la connaissance de l'homme par lui-même est l'un des enjeux majeurs des neurosciences.
Pour en savoir plus, voir les articles psychiatrie, neurologie.
Le cerveau, objet de mythes, de légendes et de mystères, est depuis longtemps sujet de recherches. C'est un organe comme le cœur, le foie ou le rein. Certes, son organisation est d'une complexité sans égale, mais comme tous les tissus, il est composé de cellules, qui fonctionnent selon les lois communes à toutes les cellules. C'est leur spécialisation et leur organisation en réseaux qui déterminent la spécificité du cerveau et font de lui l'organe de la perception et de l'action, de la pensée et de la communication. Chez l'animal comme chez l'homme, il met en relation le monde intérieur et le monde extérieur.

1. L'ÉTUDE DU CERVEAU

L'étude d'un organe tel que le cerveau nécessite d'envisager d'abord le niveau de complexité auquel on s'intéresse. À l'échelle moléculaire et cellulaire, les cellules nerveuses expriment toute une gamme de spécificités qu'il s'agit de mettre en évidence. Ainsi, la transmission de l'information par les neurones se fait sous forme d'influx électrique (→ influx nerveux), le plus souvent depuis le corps cellulaire du neurone vers ses extrémités, converti en un signal chimique dans l'espace situé entre deux neurones, la synapse. L'étude de plusieurs neurones impliqués dans une même fonction fait passer à l'échelle de réseau, ou circuit, puis à une action spécialisée du cerveau, comme les mécanismes de l'apprentissage et de la mémoire, si l'analyse porte sur le circuit septo-hippocampique. Les méthodes et les concepts utilisés sont différents selon que l'on s'intéresse à une molécule ou à une fonction (psychologie).
Traditionnellement, les deux grandes branches complémentaires de la neurobiologie sont l'anatomie et la physiologie. La première décrit les différents éléments du cerveau et la façon dont ils sont assemblés, la seconde cherche à savoir comment ils fonctionnent. En fait, les techniques actuelles rendent assez artificielles et caduques ces distinctions. Il n'est toutefois pas sans intérêt de retracer quelques-unes des étapes fondamentales par lesquelles s'est construite la connaissance de la structure du cerveau.

1.1. ÉTUDES ANATOMIQUES

1.1.1. PREMIÈRES OBSERVATIONS

Les techniques de dissection et d'analyse à l'œil nu du cerveau existent depuis les travaux de l'école d'Alexandrie (Hérophile, Érasistrate) au iiie s. Dès cette époque sont décrits les hémisphères avec leurs cavités (les ventricules) et les circonvolutions qui plissent leur surface. Ces travaux vont bouleverser la conception du corps humain jusque-là fondée, depuis Aristote et Hippocrate, sur l'idée que le cœur est le siège de la pensée, de l'action et le chef d'orchestre du corps. Hérophile montre que les nerfs sont distincts des vaisseaux et qu'ils sont issus du cerveau et de la moelle épinière (→ nerfs crâniens, nerfs rachidiens). Les médecins de l'Antiquité décrivent également des nerfs « du mouvement » et « de la sensation ». Enfin, observant que le cerveau humain est plus riche en circonvolutions que celui des animaux, ils suggèrent que le cortex cérébral pourrait être le siège de l'intelligence. Il faudra vingt sièclesen Europe pour retrouver puis dépasser ces connaissances.

1.1.2. LES NEURONES VUS AU MICROSCOPE

C'est à la fin du xixe s. que les neuroanatomistes établissent que le neurone est l'unité fonctionnelle fondamentale du système nerveux, grâce à deux avancées technologiques : le microscope et la coloration argentique. Un neurone a la forme d’une sorte de « pieuvre » dont le corps ne mesure pas plus de 10 à 20 μm, mais qui étale des « tentacules », axones ou dendrites, jusqu'à 1 m de distance chez l’homme. De plus, les ramifications des différents neurones s'enchevêtrent pour former un feutrage dense et indistinct quand tous les neurones sont colorés.
Camillo Golgi, professeur d'histologie et de pathologie générale à l'université de Pavie (Italie), découvre vers 1875 une méthode, inspirée de la photographie, qui utilise le nitrate d'argent pour colorer une petite partie des neurones. Au microscope, chaque cellule colorée en surface devient ainsi distinguable du tissu environnant. Il était dès lors possible de dresser un catalogue des différents neurones et de leur organisation. Ce fut l'œuvre immense de Santiago Ramón y Cajal, qui fait encore souvent référence aujourd'hui, en particulier le classique Histologie du système nerveux de l'homme et des vertébrés (1904).

1.1.3. L'ARCHITECTURE DU CERVEAU SELON CAJAL

Jusqu'à Cajal, les « réticularistes », pour lesquels les cellules nerveuses sont soudées les unes aux autres en un réseau continu, s'opposaient aux « cellularistes », selon lesquels chaque cellule nerveuse est individualisée. La seconde théorie n'expliquait pas le passage de l'information d'une cellule à l'autre. Cajal démontra sans ambiguïté cette individualité et l'existence d'une structure spécialisée au niveau de laquelle se font les échanges entre cellules, la synapse. De plus, par un travail expérimental immense, il put décrire une véritable architecture du cerveau mettant en évidence des séries d'interconnexions entre différentes régions et les circuits par lesquels se font ces liaisons.

1.1.4. LES TECHNIQUES MODERNES D'EXPLORATION DU CERVEAU

Si, au cours du xxe s., les méthodes neuroanatomiques ont peu varié, depuis 1950 elles se sont affinées à une vitesse impressionnante. Ici encore le progrès technologique est venu ouvrir de nouveaux horizons.
Les méthodes de coloration après destruction sélective ont montré des terminaisons nerveuses à de grandes distances du corps cellulaire ; puis les techniques ont utilisé les processus du transport d'acides aminés radioactifs (→ traceur), d'enzymes telles que la peroxydase du raifort (une plante vivace) ou encore de virus. Ainsi, aujourd'hui encore de nouvelles connexions entre les régions cérébrales sont découvertes.

Sur le plan de la structure fine du neurone et de la synapse, c'est la microscopie électronique et ses différentes variantes qui sont venues éclairer l'ultrastructure du neurone (son architecture intérieure). Très récemment, enfin, la microscopie confocale, combinaison de balayage laser et de reconstruction d'images par ordinateur, permet de compter le nombre de certaines molécules au niveau d'une région précise d'un neurone.

1.1.5. LA VISUALISATION DU CERVEAU CHEZ L’HOMME VIVANT

Les techniques de visualisation du cerveau chez l'homme vivant ont également connu des progrès majeurs. Les méthodes radiologiques actuelles recourent presque toutes à la reconstruction par ordinateur de multiples signaux obtenus soit à partir de rayons X (artériographie, tomodensitométrie ou scanographie), soit à partir de la mise en résonance des noyaux atomiques par champs magnétiques intenses (imagerie par résonance magnétique – IRM – ou résonance magnétique nucléaire – RMN), soit par émission de positons après injection d'une molécule préalablement marquée.

Ces techniques complémentaires permettent de visualiser sans danger la structure du cerveau avec une résolution de l'ordre du millimètre. Elles reconstituent les formes en trois dimensions et, pour les plus récentes, fournissent des indications (degré d'oxygénation, métabolisme glucidique…) sur le fonctionnement de certaines aires cérébrales (→ IRM fonctionnelle).

1.2. ÉTUDES PHYSIOLOGIQUES

La structure dévoilée, il faut comprendre la fonction de chaque région cérébrale et les mécanismes par lesquels elle communique avec les autres. Au xviiie s., l'Italien Luigi Galvani découvre que les nerfs produisent de l'électricité. Un siècle plus tard, les physiologistes de l'école allemande, Emil Du Bois-Reymond et Hermann von Helmholtz en particulier, démontrent que les neurones utilisent cette électricité pour communiquer entre eux. Parallèlement, Claude Bernard invente la pharmacologie biochimique et, montrant qu'une drogue interagit avec un récepteur spécifique, pose les bases du concept de neurotransmission.

1.2.1. CIRCULATION DE L'INFORMATION DE NEURONE EN NEURONE

Schématiquement, l'information circule au sein du neurone et le long de l'axone sous forme d'un potentiel d'action ; lorsque le potentiel atteint la terminaison présynaptique, il est traduit en intensité de libération d'une substance chimique, le neurotransmetteur, laquelle en se liant à des récepteurs spécifiques, sur le versant postsynaptique, induit dans le second neurone des modifications pouvant aboutir à la genèse de nouveaux potentiels d'action, ou au contraire à leur inhibition. Chaque neurone établit jusqu'à 500 000 connexions avec d'autres neurones, il est donc bien plus qu'un simple relais envoyant un signal à distance. À chaque instant le neurone modifie son état et son activité en synthétisant les multiples informations qu'il reçoit. Ces découvertes sont chaque jour obtenues à partir de deux grands groupes de techniques : l'électrophysiologie et la neuropharmacologie.

1.2.2. L'ÉLECTROPHYSIOLOGIE

L’électrophysiologie enregistre les variations de courant électrique induites par les changements d'activité des neurones. On peut analyser un neurone isolément ou, au contraire, recueillir une activité globale. L'étude d'un seul neurone se fait grâce à des électrodes aux pointes extrêmement fines amenées à son contact. Il est même possible depuis quelques années d'enregistrer l'activité d'une seule molécule impliquée dans la circulation d'un ion déterminé (potassium, sodium, chlore, calcium) grâce à la technique du patch-clamp ; sa mise au point par Erwin Neher et Bert Sakmann a valu le prix Nobel à ces deux chercheurs en 1991. Ces propriétés électriques du cerveau sont utilisées pour l'étude de certaines maladies : enregistrement de l'activité générale à partir du cuir chevelu par l'électroencéphalogramme pour rechercher une origine épileptique à une perte de connaissance ; recueil des potentiels évoqués à partir de stimulations visuelles, auditives ou sensitives pour l'étude de maladies inflammatoires.

1.2.3. LA NEUROPHARMACOLOGIE

La neuropharmacologie associe des méthodes de la biochimie et de la biologie moléculaire, et permet de caractériser les substances chimiques utilisées par les neurones pour communiquer, les neurotransmetteurs, dont près d'une centaine sont aujourd'hui connus. Les acquis se précisent sur la façon dont ces substances sont émises, puis intégrées au niveau postsynaptique : elles se lient à des récepteurs spécifiques qui activent une chaîne d'événements faisant passer le signal de l'extérieur vers l'intérieur des cellules. La neuropharmacologie constitue la base rationnelle des traitements des maladies du système nerveux central par des médicaments qui vont mimer ou, au contraire, bloquer l'action d'un neurotransmetteur donné sur un type de récepteur particulier (→ agoniste, antagoniste).

2. L'ANATOMIE DU CERVEAU
2.1. UN ORGANE FRAGILE

Situé dans le crâne, le cerveau est protégé par les trois membranes constituant les méninges : la dure-mère, l'arachnoïde et la pie-mère. Organe « noble », le cerveau, pour un poids moyen de 1 500g chez un homme adulte, soit 2 % environ du poids corporel, utilise 20 % de l'énergie quotidiennement produite par le métabolisme.

Le cerveau (et l’encéphale dans son ensemble) est en suspension dans le liquide céphalo-rachidien (LCR), ce qui d'une part annule la masse apparente du cerveau (principe de la poussée d'Archimède) et d'autre part le protège des chocs légers contre la cavité dure qui l'abrite, le crâne. Le LCR, qui circule également au centre du cerveau par une série de cavités communicantes, ou ventricules, en sort par les trous de Monro et de Luschka et repasse autour du cerveau et de la moelle épinière avant d'être résorbé. Ce liquide se renouvelle continuellement, et son prélèvement par ponction lombaire fournit de précieuses indications sur l'état du système nerveux central, en particulier lors d'épisodes infectieux ou inflammatoires.

2.2. DEUX HÉMISPHÈRES ET QUATRE LOBES

Le cerveau est partagé en deux hémisphères cérébraux, chacun étant lui-même divisé en quatre lobes (frontal, temporal, pariétal et occipital), par trois sillons accentués. Chaque hémisphère cérébral se compose d'une couche interne, la substance blanche, formée de fibres nerveuses, et d'une couche externe, la substance grise ou cortex cérébral, formée en grande partie de corps cellulaires. Les deux hémisphères sont reliés entre eux par deux systèmes principaux de connexion : le corps calleux et la commissure antérieure.

2.3. LES CELLULES DES TISSUS CÉRÉBRAUX

Le cerveau est composé de quelque 100 milliards de cellules : 10 à 20 % sont des neurones, cellules qui supportent et transmettent l'information ; 40 % sont des astrocytes, cellules gliales impliquées dans le stockage et la libération du glucose destiné aux neurones, ainsi que dans de nombreuses autres fonctions encore mal connues ; 20 % sont des oligodendrocytes, cellules responsables de la synthèse de la myéline, une gaine protéolipidique entourant tel un manchon la fibre principale (axone) de nombreux neurones, permettant ainsi une transmission de l'influx nerveux accélérée de 100 fois ; les 20 à 30 % restants sont composés de multiples types cellulaires, telles les cellules microgliales, support du système immunitaire spécifique du système nerveux central, ou les cellules endothéliales, qui forment les vaisseaux sanguins cérébraux et établissent une barrière hémato-encéphalique particulièrement étanche entre le système nerveux et le reste de l'organisme.

Il s'agit là d'approximations globales, et la proportion des différents types cellulaires varie selon les régions du cerveau. Par exemple, la densité des corps cellulaires et des fibres des neurones est forte au sein de la substance grise qui constitue l'écorce des hémisphères cérébraux, ou noyaux gris centraux, tandis que la substance blanche sous-corticale a une composition restreinte aux oligodendrocytes, aux astrocytes et aux faisceaux de fibres neuronales.
Les neurones et les cellules gliales sont donc les unités de base du cerveau. Ils s'assemblent en sous-ensembles qui déterminent l'activité cérébrale.

3. FONCTIONNEMENT ÉLÉMENTAIRE DU CERVEAU

On peut schématiser le fonctionnement du cerveau en trois compartiments : entrée de l'information, synthèse et comparaison, sortie et action. Les connaissances actuelles concernent surtout les mécanismes d'entrée et de sortie, alors que le traitement central de l'information, qui constitue la majeure partie de l'activité cérébrale, reste encore mal compris.

3.1. ARRIVÉE DE L'INFORMATION

L'entrée dans le système nerveux se fait par des groupes de récepteurs spécifiquement sensibles à une variation du monde extérieur perçue par les organes des sens, ou du monde intérieur, la position du corps par exemple.

Le récepteur peut être le premier neurone lui-même, comme dans le cas de l'odorat, ou n'être qu'en contact étroit avec celui-ci, comme pour les photorécepteurs de la rétine. Ces récepteurs sont particulièrement sensibles aux variations d'un stimulus, c'est-à-dire aux modifications de son intensité, à son apparition ou à son arrêt.
Dans le fonctionnement du système nerveux, qui extrait l'information importante de la masse globale des informations disponibles, ce sont les changements qui sont pris en compte : une odeur nouvelle, une lumière plus ou moins intense; la conscience de cette modification ne dure que quelques instants.

3.2. TRAITEMENT DE L'INFORMATION
Après réception par le premier groupe de neurones, l'information est acheminée vers des régions spécialisées du cerveau, où elle sera d'abord perçue puis comparée aux informations de même nature reçues simultanément ou déjà stockées en mémoire. À chaque étape il existe une divergence, un neurone d'entrée en contacte plusieurs, et ainsi de suite jusqu'à ce que plusieurs aires cérébrales participent au traitement des données. Une synthèse est effectuée, et la sortie va se faire au contraire par convergences successives pour aboutir à l'action, par exemple la contraction harmonieuse d'un muscle.

4. LE « CERVEAU PRIMITIF » : HYPOTHALAMUS ET SYSTÈME LIMBIQUE

L'ensemble hypothalamus-système limbique, souvent considéré comme le cerveau primitif, préside à un grand répertoire de situations et de conduites allant de la faim à la fuite, en passant par la peur et l'attaque. Il arrive toutefois un moment où ces conduites entraînent une interaction avec le milieu extérieur. Chez la plupart des animaux, et particulièrement chez les mammifères, le développement du cortex cérébral correspond à la possibilité de maîtriser les conduites instinctives. Cela permet de les différer dans le temps et d'élaborer ainsi les stratégies d'une meilleure satisfaction des besoins.

4.1. LE RÔLE DE L'HYPOTHALAMUS

L'hypothalamus est lui-même un ensemble constitué de plusieurs amas de neurones, dont chacun est plus particulièrement responsable d'une fonction. Un premier ensemble de fonctions essentielles est le contrôle d'une petite glande appendue à la base du crâne : l'hypophyse (on parle de complexe hypothalamo-hypophysaire). À travers elle, l'hypothalamus contrôle l'activité des différentes glandes endocrines, depuis la thyroïde jusqu'à la glande surrénale en passant par les glandes sexuelles, ovaires et testicules (→ gonades). Pour ce faire, l'hypothalamus communique par l'envoi de petits peptides, les releasing factors, qui agissent sur l'un des huit types de cellules de la glande hypophysaire. Il contrôle également directement la réabsorption du sel par le rein grâce à la vasopressine que sa partie postérieure sécrète.

L'hypothalamus est aussi à l'origine des comportements et conduites dictés par la faim ou la soif. Lorsque les capteurs situés en son sein ou en périphérie, dans le système digestif par exemple, indiquent une diminution importante des réserves énergétiques, il active un ensemble de relais qui conduisent simultanément à la mobilisation des réserves de l'organisme et à un comportement de prise alimentaire selon des conduites élaborées au niveau du système limbique puis du cortex cérébral ; les neurotransmetteurs impliqués commencent à être connus.

4.2. LE RÔLE DU SYSTÈME LIMBIQUE

Le terme de « système limbique » est dérivé de la description par Paul Broca d'un lobe situé en bordure intérieure des hémisphères cérébraux. En fait, notre notion actuelle du système repose sur les travaux des Américains J. Papez puis MacLean, qui ont mis en évidence un circuit complexe, très ancien en termes d'évolution des espèces, impliqué dans la naissance et l'expression des émotions. Anatomiquement, il s'agit d'une boucle qui entoure le troisième ventricule et relie des ensembles de neurones aux noms étranges : tubercules mamillaires, amygdale, hippocampe, habénula, accumbens, strie terminale, etc. Le plus important est de savoir que ces ensembles sont intimement connectés et reçoivent de multiples informations venant de tout le système nerveux, et plus particulièrement du cortex cérébral et de l'hypothalamus.

4.2.1. ÉLABORATION DES COMPORTEMENTS INSTINCTIFS
C'est au niveau de ce circuit complexe que s'élaborent certains comportements « instinctifs », comme l'agressivité ou la fuite, mais également des sensations telles que le plaisir, ou, en d'autres termes, la satiété et le contentement. Il existe également une étroite coopération entre le système limbique et l'hypothalamus dans la naissance, le développement et l'élaboration des conduites sexuelles.

4.2.2. RÔLE DANS L’APPRENTISSAGE ET LA MÉMOIRE

Le système limbique, et plus particulièrement l'hippocampe (région du rhinencéphale), situé dans la partie interne du lobe temporal, est également un relais essentiel des phénomènes d'apprentissage et de récupération des informations stockées en mémoire. Sa destruction entraîne une perte irréparable de ces deux fonctions. Par ailleurs, il est connu que la qualité de l'apprentissage et de la remémoration est liée aux affects associés aux circonstances de leurs acquisitions : on se rappelle mieux un événement fort, qu'il soit du domaine du plaisir ou de la douleur.

5. LE CORTEX CÉRÉBRAL
5.1. LES AIRES CORTICALES
5.1.1. DES ZONES HAUTEMENT SPÉCIALISÉES

Le lien établi entre une fonction du corps et une région du cerveau date du début du xixe s., lorsque Franz Gall proposa une liste de 35 fonctions intellectuelles et leur localisation par rapport aux différentes bosses à la surface du crâne. Ces fonctions étaient aussi curieuses que la générosité, l'amour pour sa mère ou la pulsion destructrice. Cette théorie (la phrénologie) connut un grand succès populaire – on parle encore aujourd'hui de la « bosse des maths » –, mais fut réduite à néant par les scientifiques de l'époque, jusqu'à ce que Broca démontre qu'il existe une part de vérité dans la proposition de Gall. En autopsiant des patients, Broca établit des relations de coïncidence entre certaines lésions du cerveau et le(s) déficit(s) neurologique(s) que présente le malade.

5.1.2. UNE RÉPARTITION ASYMÉTRIQUE
Si l'organisation générale du cerveau est commune aux mammifères, et si la commande motrice, par exemple, est peu différente chez le rat ou le chat, des fonctions telles que le langage ou la mémoire sont plus développées chez l'homme que chez tout autre animal. Les aires concernées du cortex cérébral présentent un hyperdéveloppement et une spécialisation. Ces fonctions sont qualifiées de « fonctions supérieures » du cerveau. Leur répartition est asymétrique entre les deux hémisphères, comme est asymétrique la préférence pour l'usage de la main droite ou de la main gauche. Contrairement à la signification héritée du xixe s., « asymétrique » ne veut pas dire qu'il existe un hémisphère dominant et un hémisphère mineur. La préférence manuelle et les différentes fonctions concernant le langage sont plutôt situées dans le cortex de l'hémisphère gauche, tandis que l'hémisphère droit est plus spécialisé dans la reconnaissance des formes et des sons : à gauche une logique fondée sur le langage, à droite une logique reposant sur les émotions.

5.1.3. CORTEX MOTEUR ET CORTEX SENSORIEL

Les vastes zones dévolues aux fonctions premières de perception de l'information et à la commande motrice sont symétriques et croisées, l'hémisphère gauche recevant les informations issues de l'hémicorps droit et inversement. Le cortex moteur, origine de la commande volontaire des muscles, est situé en avant de la scissure de Rolando, en un arc allant d'une oreille à l'autre. Le cortex sensoriel primaire lui est parallèle, en arrière de la scissure de Rolando ; il reçoit les différentes informations tactiles ainsi que la sensation de température de l'ensemble du corps. Le cortex occipital, situé à l'arrière du cerveau, reçoit les informations visuelles primaires. Le cortex temporal réunit les aires de réception auditive. Enfin, les perceptions olfactives sont acheminées vers la base des lobes frontaux.

5.2. CERVEAU ET MOUVEMENT
5.2.1. L'AIRE MOTRICE DE BROCA

Sur la base de ses expérimentations, Paul Broca reconnaît que l'aire motrice, région du cortex cérébral, commande les mouvements de la partie contralatérale du corps (hémisphère droit pour l'hémicorps gauche et inversement). En fait, cette région essentielle n'est que la voie de sortie finale de commande du mouvement ; celui-ci requiert, dans sa préparation et son exécution, la participation de multiples autres régions cérébrales au niveau du cortex (les aires préfrontales) et au niveau sous-cortical (les noyaux gris centraux et le système cérébelleux, ainsi que le tronc cérébral et la moelle épinière). Mis à part les infarctus sylviens superficiels, presque toutes les maladies du mouvement, comme la maladie de Parkinson, sont dues à des atteintes des noyaux gris, du cervelet ou de la moelle épinière.
Pour en savoir plus, voir l'article motricité.

5.2.2. LES DEUX SYSTÈMES DE COMMANDE DU MOUVEMENT

Depuis les travaux de Sherrington au début du xxe s., il est habituel de diviser le mouvement en deux étages : médullaire (à partir de la moelle épinière) et cérébral. Il existe au niveau médullaire un système de génération rythmique du mouvement qui repose sur la présence de capteurs dans le muscle. Les uns, sensibles à l'allongement, déclenchent en réponse un réflexe de contraction musculaire pour s'y opposer. Les autres, sensibles à la tension, répondent en inhibant le motoneurone innervant le muscle. Ces deux systèmes assurent de façon spontanée la stabilité du muscle par rapport à une situation de référence : c'est ainsi que nous tenons debout même si nous ne marchons pas, ou que nous restons assis sans nous écrouler comme une poupée de chiffon (→ arc réflexe). Le système de commande central va venir moduler le générateur médullaire.
Pour en savoir plus, voir l'article plaque motrice.

5.2.3. LE CORTEX MOTEUR
C'est grâce aux travaux de J. H. Jackson, vers 1870, puis de Betz quelque temps après, et enfin de Penfield dans la première moitié du xxe s., que le rôle précis et la répartition du corps humain dans le cortex moteur (l'homunculus) ont pu être compris. Une des caractéristiques majeures de cette répartition est la disproportion entre la taille des aires corticales et la topographie corporelle contrôlée : une partie très étendue du cortex est dévolue au seul contrôle de la main et de la face.

Ce cortex moteur n'agit pas seul : il coordonne et finalise une programmation du mouvement qui met en jeu d'autres aires cérébrales. Plusieurs structures sont en interaction : le cortex sensitif , pariétal, reçoit les différentes informations sensitives issues du corps ; le cervelet participe au déclenchement du mouvement et à la facilitation de mouvements préprogrammés ; enfin les noyaux gris centraux (ou noyaux gris de la base), ensemble de structures sous-corticales interconnectées, sont impliqués dans l'anticipation et le contrôle de l'exécution du mouvement ainsi que dans certaines fonctions émotionnelles.

LE RÔLE DES NOYAUX GRIS CENTRAUX
Schématiquement, les noyaux gris comprennent la substance noire, le striatum (caudéputamen), le pallidum, les noyaux sous-thalamiques et le thalamus. L'entrée de la boucle se fait au niveau du striatum, à partir d'informations issues du cortex cérébral. Puis l'information est dirigée vers les noyaux sous-thalamiques et la substance noire avant de revenir vers le striatum et de sortir vers le thalamus via le pallidum.
À partir du thalamus, l'information rejoint le cortex moteur. Au cours de cette boucle, diverses intégrations s'effectuent pour préparer le corps à réaliser le mouvement de façon harmonieuse, non saccadée comme le ferait un robot ou un automate, et corriger sa posture, pour éviter par exemple de tomber en avant lors du soulèvement d'un objet lourd placé devant lui. Les maladies touchant ces noyaux provoquent des mouvements anormaux, comme dans la chorée de Huntington ou les tremblements dus à la maladie de Parkinson.

5.3. LES AIRES DU LANGAGE

Le général de Gaulle au micro de la BBC à Londres
C'est à Broca que nous devons la première description d'une perte du langage, ou aphasie, liée à une lésion latérale du lobe frontal. Il mit également en évidence que l'aphasie ne survient que lors d'une atteinte de l'hémisphère gauche, tandis que la même lésion du côté droit ne semble à l'origine d'aucun trouble. Cette aire antérieure du langage, située immédiatement en avant de la région du cortex moteur qui gouverne les muscles de la face, de la langue et de la gorge, est aujourd'hui appelée « aire de Broca ». Toutefois, la perte du langage n'est pas due à une simple perte de la motricité d'une hémiface, sinon la même lésion à droite provoquerait le même trouble. C'est la fonction « parole » qui est concernée, et le muscle de la face impliqué s'active très bien lors d'une autre fonction comme le sourire. Quelques années après Broca, Carl Wernicke décrit une autre perte du langage due à une lésion, ici encore de l'hémisphère gauche mais beaucoup plus postérieure, située sur la partie supérieure du lobe temporal. Cette aire, adjacente au cortex auditif primaire, ou aire de Wernicke, est en communication avec l'aire de Broca grâce à un faisceau de fibres nerveuses.
→ troubles du langage.

5.3.1. LES APHASIES DE BROCA ET DE WERNICKE
L'aphasie due à l'atteinte de l'une ou l'autre aire n'est pas de même nature. Celle de Broca est dominée par une réduction de la parole à quelques mots, voire à un seul, répétés inlassablement et d'une articulation difficile et lente. Il existe une perte plus ou moins complète de la grammaire et de la syntaxe, le style devient télégraphique. Lorsque le langage se limite à un seul mot ou bribe de phrase, on peut croire qu'il s'agit du dernier mot auquel a pensé le patient avant l'infarctus cérébral généralement cause de ces troubles. Certains mots célèbres sont souvent cités, comme celui du poète Valery Larbaud répétant jusqu'à la fin de sa vie : « Adieu les choses d'ici-bas, adieu les choses d'ici-bas, adieu les choses… »
L'aphasie de Wernicke s'oppose presque point par point à celle de Broca. La parole est facile, presque impossible à interrompre, et les mots s'enchaînent en phrases interminables, mais qui ne veulent rien dire. Il reste la musique de la phrase et des mots, mais ils n'ont aucun sens les uns par rapport aux autres.
Sur la base de ces deux aphasies, des deux aires cérébrales correspondantes et du faisceau les reliant est née la première théorie du langage, qui reste encore valable aujourd'hui : l'aire de Wernicke est la région de structuration et d'émission du langage, qui est transmis vers l'aire de Broca où se font la coordination syntaxique et la mise en place de l'articulation transmise à la région motrice primaire adjacente.

5.3.2. PAROLE VERSUS COMPRÉHENSION DU LANGAGE

En fait, l'aire de Wernicke est plus encore le centre de reconnaissance des mots, quelle que soit la forme sous laquelle ils sont perçus. Lors du langage oral, le mot est perçu au niveau du cortex auditif puis transmis à l'aire de Wernicke ; il en est de même pour un mot écrit, perçu d'abord par le cortex visuel primaire comme un motif graphique, puis transmis au gyrus angulaire, situé à la jonction des lobes temporal, occipital et pariétal, avant d'être reconnu en tant que mot par l'aire de Wernicke adjacente. Ainsi, si l'aphasie de Broca ne concerne que la parole, celle de Wernicke entraîne une perturbation importante de toutes les composantes de compréhension du langage.
Cette présentation de la fonction « langage » restreinte à deux aires du cortex cérébral permet de comprendre nombre de troubles aphasiques. Il existe toutefois d'autres régions cérébrales qui participent à la compréhension et à l'élaboration du langage. Latentes ou peu actives à l'état normal, elles facilitent la récupération souvent importante après un accident vasculaire, en particulier pour les aphasies de Broca. Ce sont les régions immédiatement adjacentes aux zones détruites et leurs correspondantes dans l'hémisphère droit, en particulier chez le gaucher.
Pour en savoir plus, voir l'article langage [linguistique].

6. LE DÉVELOPPEMENT EMBRYONNAIRE DU CERVEAU
Comment cette incroyable machinerie de plusieurs centaines de milliards de cellules, connectées entre elles de façon précise et reproductible, se met-elle en place d'un individu à l'autre ? C'est l'un des sujets les plus brûlants de la neurobiologie actuelle, car il ouvre non seulement sur une meilleure compréhension de notre cerveau, mais également sur la connaissance de nombreuses maladies liées à des anomalies de l'organisation cérébrale.

L'origine du système nerveux se situe dans une couche de cellules situées sur la partie dorsale de l'embryon, la plaque neurale. Ce tissu se creuse en une gouttière, le tube neural, d'où se différencient trois excroissances qui donneront les trois compartiments cérébraux : télencéphale (futurs hémisphères et structures sous-corticales), mésencéphale (futur tronc cérébral), rhombencéphale (avec l'ébauche du cervelet). Au-delà des observations morphologiques, c'est la compréhension du programme – déterminant la différenciation des neurones et des cellules gliales, leur migration vers leur place définitive, ainsi que les formations des connexions spécifiques – qui constitue le sujet d'étude des neurobiologistes du développement.
Pour en savoir plus, voir les articles embryon [médecine], grossesse.

6.1. LE PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX
Ce programme comprend 8 stades : l'induction de la plaque neurale, la prolifération cellulaire, la migration des cellules vers leur emplacement définitif, leur agrégation en structures identifiables dans le cerveau, la différenciation des cellules immatures en cellules matures, l'établissement de connexions, la mort de certaines cellules (→ apoptose) et l'élimination de certaines connexions.

En fait, lors de la vie embryonnaire et chez le jeune enfant, certaines de ces étapes se superposent et sont décalées dans le temps selon le type cellulaire et la région cérébrale concernée. Par exemple, les oligodendrocytes ne se différencient qu'après la naissance, et la myélinisation (synthèse de la myéline pour favoriser la conduction de l'influx nerveux) ne se fait qu'au cours des premiers mois de la vie.
Autre exemple, une structure comme le cervelet ne se développe réellement qu'après la naissance, et de nombreux neurones continuent à se multiplier au niveau de sa couche la plus superficielle durant les premières semaines de la vie.
Un développement lent et long du système nerveux, caractéristique essentielle des mammifères, permet un apprentissage particulièrement important, qui trouve sa plus grande expression chez les primates, et bien sûr de façon encore plus développée chez l'homme.
Pour en savoir plus, voir l'article développement [biologie].

6.2. SÉLECTION DE CELLULES NERVEUSES ET STABILISATION
Initialement, le nombre de cellules et de contacts synaptiques est très supérieur à celui existant à l'âge adulte. L'un des principes du développement cérébral, la stabilisation sélective, repose en effet sur la sélection de certaines cellules et de certains contacts intercellulaires. Sélection et stabilisation sont génétiquement programmées, mais la détermination finale de la cellule sélectionnée ou du contact stabilisé est le fruit des interactions avec l'environnement, de l'apprentissage sous toutes ses formes.
Dans la construction du cerveau, l'épigenèse (théorie du développement embryonnaire par différenciations successives) a le dernier mot. Il existe également dans le système nerveux central adulte des possibilités de régénération et de plasticité. Découverts récemment, ces phénomènes semblent être, chez l'adulte, sous le contrôle de mécanismes multiples et complexes où les éléments inhibiteurs semblent prédominer, pour maintenir une certaine stabilité du système. Les avancées actuelles de la biologie moléculaire et de la modélisation théorique des systèmes devraient permettre de mieux comprendre ces phénomènes.

6.3. LES MOLÉCULES INTERVENANT DANS LE DÉVELOPPEMENT DU CERVEAU

Au cours des années 1980, trois découvertes sont venues éclairer les mécanismes qui président au commencement et au développement des différentes étapes du programme : les facteurs de croissance, les molécules d'adhésion et les gènes dits homéotiques. C'est la combinaison de ces éléments et d'autres – qui restent probablement à découvrir – ainsi que leur enchaînement au cours du temps qui déterminent l'entrée dans chaque étape et sa réalisation.
Schématiquement, les gènes homéotiques constituent une famille présentant une séquence d'ADN commune, l'homéoboîte. L'activation de ces gènes va déterminer le devenir de la cellule, neurone ou cellule gliale, neurone du mésencéphale ou neurone du cortex cérébral, selon un programme, ou enchaînement, spécifique de l'espèce.
Les molécules d'adhésion vont permettre aux cellules de même nature de se reconnaître entre elles, de se regrouper et de délimiter des structures.
Enfin, les facteurs de croissance sont les molécules chimiques privilégiées de communication entre les cellules au cours du développement. Le rôle de ces molécules, présentes à un faible niveau dans le cerveau adulte, est mal connu mais pourrait être nécessaire à la survie de certains neurones.

6.4. LES MOUVEMENTS ANIMANT LES CELLULES CÉRÉBRALES
Grâce à des marqueurs radioactifs telle la thymidine tritiée, le processus de mise en place des cellules cérébrales a pu être suivi. Les grands neurones qui envoient des prolongements à distance sont formés avant les petits. Dans le cortex cérébral, les premières cellules à arrêter leur division sont situées dans la couche la plus profonde, et plus les autres cellules l'arrêtent tardivement plus elles occupent des couches superficielles ; il existe donc une phase de migration.
Au début des années 1970, P. Rakic (1937-2003) a particulièrement bien décrit, pour le cortex cérébral, la séquence d'événements durant cette migration, et sa démonstration a depuis été étendue à l'ensemble du système nerveux. Comment un neurone « sait »-il se diriger et s'arrêter pour former un agrégat ? Certaines cellules gliales spécialisées (glie radiaire) forment des sortes de rails qui guident les neurones vers leur place définitive. Chez des souris mutantes, où la glie radiaire dégénère précocement, la migration neuronale est anarchique.
Il existe, enfin, des périodes critiques pour la mise en place d'une connexion donnée. D. Hubel et T. Wiesel ont montré, par exemple, que les circuits qui permettent la vision dépendent étroitement de l'activité de l'œil pendant les premiers jours du nouveau-né. Une privation de lumière au cours de cette période provoque la perte de la capacité visuelle, alors même que la rétine et tout l'appareil perceptif sont intacts. La même privation quelques jours plus tard est sans effet, la période critique de stabilisation du circuit étant passée..  7 ASPECTS MÉDICAUX
7.1. EXAMENS DU CERVEAU

Le cerveau est exploré, comme le reste de l'encéphale, par l'imagerie radiologique, le scanner et surtout par l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) mais aussi par les caméras monophotonique (SPECT) ou à positons (PET). Ces méthodes très performantes ont supplanté l'électroencéphalographie (enregistrement de l'activité électrique de l'encéphale), technique plus ancienne.

7.2. PATHOLOGIES DU CERVEAU

Le cerveau peut être atteint par les mêmes affections que le reste de l'encéphale : traumatismes crâniens, accidents vasculaires cérébraux (obstruction ou rupture d'une artère cérébrale), tumeurs bénignes ou malignes, encéphalites, infectieuses (souvent virales) ou non, abcès, intoxications diverses, maladies dégénératives (maladie de Parkinson, maladie d'Alzheimer, sclérose en plaques), maladies congénitales chromosomiques (trisomie 21). Les maladies psychiatriques proprement dites ne correspondent à aucune lésion connue ; toutefois, la dépression ou la schizophrénie peuvent avoir une origine métabolique.
En pathologie cérébrale, on distingue deux types de signes.
Les signes non spécifiques sont les mêmes, quelle que soit la localisation de la lésion. Il en est ainsi des maux de tête, des convulsions, des crises d'épilepsie (mouvements saccadés avec perte de conscience), de l'hypertension intracrânienne (augmentation de la pression du liquide céphalorachidien), du coma.

Les signes de localisation, en revanche, donnent une indication sur la zone atteinte, reflet de la fonction spécifique de chaque territoire. Ainsi, les lésions du lobe frontal provoquent, selon leur siège, soit la paralysie croisée d'une moitié du corps (hémiplégie), soit des troubles de la personnalité et du comportement (apathie, négligence de soi), de l'humeur (dépression, euphorie) et des facultés intellectuelles. Elles peuvent également provoquer des troubles de la parole articulée (aphasie), de l'écriture ou une perte de la compréhension du langage. Les lésions pariétales sont responsables d'un trouble des mouvements volontaires, l'apraxie (le sujet n'arrive plus à effectuer le geste qu'on lui demande ou à manipuler un objet alors que la force musculaire est normale), et d'une agnosie tactile (le sujet ne reconnaît plus les objets au toucher alors que les organes sensoriels fonctionnent parfaitement). Les lésions occipitales sont à l'origine d'une agnosie visuelle (le sujet est incapable d’identifier ce qu'il voit).

Chronologie
*         vers 280 avant J.-C. Érasistrate, médecin grec installé à Alexandrie, soutient que l'intelligence de l'homme est liée aux circonvolutions de son cerveau, car celles-ci sont moins développées chez les animaux.
*         1757 Le Suisse A. von Haller indique que les mouvements des muscles sont dus à l'excitation des nerfs et que le centre de la sensibilité et des mouvements se trouve dans le cerveau.
*         1809 L'Italien L. Rolando décrit la structure du cerveau, reconnaissant à sa surface le sillon qui délimite les pôles antérieur et postérieur (sillon de Rolando).
*         1825 Le Français P. Flourens établit, grâce à des décérébrations de pigeons, que le cerveau est le siège de réception des sensations, tandis que le cervelet contrôle l'équilibre et la coordination musculaire.
*         1860 Premiers travaux du Français P. Broca sur la localisation dans le cerveau des centres du langage.
*         1935 Première lobotomie (section chirurgicale du lobe frontal du cerveau) par le Portugais António C. Egas Moniz.
*         1949 L'Italien G. Moruzzi et l'Américain H. W. Magoun mettent en évidence une composante capitale du fonctionnement du cerveau, la formation réticulée mésencéphalique.
*         1957 Les Américains W. Dement et N. Kleitman découvrent que le cerveau, durant le sommeil, passe par des phases d'activité électrique intense (confirmées en 1959 par le Français M. Jouvet, qui les nommera sommeil paradoxal) entrecoupées de phases d'activité ralentie.
*         1966 L'Américain A. V. Schally isole la première hormone du cerveau.
*         1975 Découverte, dans le cerveau, par les Britanniques J. Hughes et H. Kosterlitz, de molécules dont l'action s'apparente à celle de la morphine, les enképhalines.

 

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